Histoire et traditions des compagnies francaise.

Publié par archerredon

     Histoire des compagnies d’archers française.

 

L'origine des Compagnies d'Arcs

La notion de commune existait déjà en Gaule lors de la conquête romaine et a perdurée jusqu'au moyen-âge.

On peut faire remonter les compagnies d'arc à une date ultérieure à celle que l'on a appelé "l'affranchissement des communes" par le roi Louis VI (1108 – 1137).

En ces temps d'insécurité, des milices communales ou urbaines, payées par les bourgeois, étaient chargées de faire le guet, patrouiller dans les rues pour prévenir tous brigandages, défendre les murailles de la ville. Elles avaient pour obligation de s'exercer régulièrement au tir à l'arc. Au XIème et XIIème siècle, ces milices prospèrent en même temps que les libertés communales.

Une ordonnance du Roi Charles V (1364 – 1380) décide que les populations des villes et des campagnes devront s'exercer au tir à l'arc.    

 Des prix seront décernés aux plus habiles.

Les nobles et les chevaliers inquiets du développement que prenaient ces sociétés d'hommes d'armes d'origine bourgeoise, obtinrent que leur nombre soit réduit et régularisé.  

Charles VI établit dès 1411 des confréries d'archers pour la garde des principales villes du royaume.  

Charles VII, à peine sur le trône s'efforce de créer une armée nationale. Par l'ordonnance royale du 26 mai 1446, il institua quinze compagnies d'ordonnances, dont les archers à cheval qui en formaient la moitié. Puis le 28 avril 1448, il créa les milices des Francs archers pour compléter les compagnies d'ordonnances. De tout temps, ces gens d'armes devaient répondre à l'appel du roi en cas de besoin.

Par ces ordonnances Charles VII donne des règlements uniformes à toutes les compagnies d'archers et crée ainsi la première armée nationale. En 1469, il y avait 16000 francs archers.  

Les Francs archers

Appelé ainsi pour les franchises dont ils bénéficiaient en échange de leurs services.

Les francs archers sont mal vus de la population pour leur insubordination, leur insolence, etc. Ils sont étrangers à l'art militaire. Les francs archers sont destinés à constituer une sorte de réserve et à remplir le rôle d'une garde nationale. Chaque ville doit fournir un nombre proportionnel à sa population. Seuls les archers les plus adroits sont retenus. En 1453, lorsqu'il crée la Garde Ecossaise, Charles VII semble vouloir donner un modèle d'adresse, de courage et de dévouement à tous les archers du royaume.  

Sous Louis XI, (1461 – 1483) les francs archers sont toujours en honneur. Supprimés vers la fin du règne de ce roi et remplacés par des Suisses armés de piques et de hallebardes, ils sont rétablis sous Charles VIII (1483 – 1498). Ils subsistent sous Louis XII (1498 – 1515). L'expérience ayant démontré qu'aucune arme ne pouvait fournir un tir aussi rapide que celui de l'arc. Les arquebuses, peu maniable et surtout trop lourdes sont réservées à la défense des places fortes. Les armes à feu se perfectionnant finissent par l'emporter. Par un acte décisif du 24 décembre 1523, François 1er (1515 – 1547) supprimera définitivement les francs archers et leurs privilèges. Ces compagnies d'archers avaient ordre de s'entraîner régulièrement dans leur village.

 

 

Confréries, Guildes et Serments

Quand vint le jour, où les compagnies d'archers ne furent plus appelées à rendre sur les champs de bataille, les services que l'on attendait d'elles, elles ne disparurent pas. Elles subsistèrent comme associations bourgeoises, moitié civiles, moitié militaires spécialement chargées de préserver les villes du pillage, du désordre, voir de l'incendie. Elles ne faisaient d'ailleurs en cela que continuer à jouer un rôle qui leur était dévolu depuis très longtemps. Très tôt, ces compagnies se constituèrent en sociétés ou confréries. Depuis longtemps, dans un but de défense, les serfs, artisans ou bourgeois d'une même ville ou communes les avaient poussés à se lier les uns aux autres en faisant le serment sur les choses Saintes, de se prêter foi, force et entraide.

Les confréries en temps de paix, s'invitaient en de grandes fêtes régionales appelées "Bouquet". Vers le milieu du moyen âge, l'institution d'une chevalerie d'arc s'est développée dans ces associations militaires, seules accessibles par les gens du peuple (les compagnies d'archers). Elle était destinée à exalter auprès de ses membres les sentiments d'honneur, de solidarité, de courtoisie et de bienséance. La chevalerie d'arc tend à faire de l'archer un homme respectueux de la religion et de l'Etat et d'être un homme respecté. L'église prend une part importante dans la chevalerie d'arc.  

Monseigneur Charles Arnaud de Pomponne, abbé commanditaire de l'abbaye de Saint Médard les Soissons (où étaient déposées des Reliques de Saint Sébastien) édicta en 1733, un règlement unique pour toutes les compagnies d'arc qui précisait les règles d'intronisation d'un chevalier.

Chaque compagnie avait son étendard qui précédait dans toutes les cérémonies et réceptions officielles ; Louis XV (1715 – 1774) promulgua une ordonnance en 1774 par laquelle il y aurait par tout le royaume un uniforme unique. En 1786, conformément à une ordonnance royale, de nouveaux statuts très précis, règlementent l'organisation de ce corps (sa police, sa discipline, ses devoirs, sa livrée...)

 

 

Traditions occidentales

Après la révolution de 1789, la dissolution des compagnies fut décidée. Les Compagnies d'Arc, parurent très suspectes du fait de leur militarisation et de leur attachement religieux.  

L'assemblée législative prononça, par décret du 13 juin 1790 la suppression de tous les corps de milice bourgeoise, d'archers, etc. Et l'incorporation des permanents dans la garde nationale, (les biens, titres et documents devant être remis entre les mains des municipalités et les drapeaux déposés dans les églises). Certains capitaines seront même exécutés et d'autres seront persécutés.

A partir de 1793, les Compagnies se reforment petit à petit, en particulier dans le Nord de la France, en Picardie et en Île de France. Le véritable mouvement de rénovation commença en 1804, sous le règne de Napoléon 1er. La composante religieuse est écartée au profit de la composante chevaleresque.

En 1863, les Compagnies adoptent de nouveaux statuts, supprimant formellement la composante religieuse et se rapprochant du compagnonnage. A la fin du 19ème siècle, la région parisienne compte environ 200 compagnies.

Dans toutes les localités où s'était formée une compagnie d'archers, un champ d'exercice appelé Jeu d'Arc (ou Jardin d'Arc) était installé. Les tirs pratiqués étaient particuliers, Abat l'Oiseau, Prix Généraux, Bouquets Provinciaux à l'image de ce qui se faisait autrefois.

Les compagnies d'arc s'organisèrent et se structurèrent en Rondes et Familles, d'abord en pays d'arc puis sur l'ensemble du territoire.  

Pour rester en accord avec l'évolution de la société et des mentalités, sous la responsabilité du docteur DENONVILLE de la Compagnie Impériale de Paris, la Famille de Paris publia en 1863 de nouveaux statuts, qui tout en respectant les principes fondamentaux des anciens règlements, apportaient des modifications jugées nécessaires aux besoins de l'époque.

 Le mot tradition

 

La tradition désigne la transmission continue d'un contenu culturel à travers l'histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial (du latin traditio, tradere, de trans « à travers » et dare « donner », « faire passer à un autre, remettre »). Cet héritage immatériel peut constituer le vecteur d'identité d'une communauté humaine. 

Dans son sens absolu, la tradition est une mémoire et un projet, en un mot une conscience collective : le souvenir de ce qui a été, avec le devoir de le transmettre et de l'enrichir.

 Avec l'article indéfini, une tradition peut désigner un mouvement religieux par ce qui l'anime, ou plus couramment, une pratique symbolique particulière, comme par exemple les traditions populaires. 

Une tradition est, en sociologie, une coutume ou une habitude qui est mémorisée et transmise de génération en génération, à l'origine sans besoin d'un système écrit.

          La tradition du noble jeu d’arc fait partis de notre histoire.

L'Archer Français

Le journal des tireurs d'arc

                                      larcherfrancais@gmail.com

 

 

 

 

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